Pourquoi utilise-t-on le terme “générosité” dans la pratique du bouddhisme et dans le voie vers l’éveil.
Pour expliquer cette notion, on va se placer au niveau de la création des états des êtres: Les êtres dans leur conception, ont une facilité de s’attacher aux croyances liées ou non aux courants religieux ou spirituels. Souvent ils ne comprennent pas le sens profond de ces voies.
Leur ignorance liée aux croyances les poussent vers une vénération et d’adulation de ces courants: aveuglés dans la pratique de ces courants et de leur “créateur”, tels que Dieu, Jésus, Bouddha, Allah …, les êtres s’enferment de plus en plus dans leur foi et leur croyances.
Les êtres qui sont dans le détresse mentale ou psychologique recherche une solution pour sortir de leur état de souffrance, ils essayent rapidement de trouver la sortie, ce qui expliquerait leur comportement qui les élèverait vers un état plus stable que celui dans lequel ils vivent : les êtres “sensibles” qui sont à la tête des courants spirituels savent reconnaître la détresse des êtres. On peut avoir deux catégories d’êtres : ceux qui vouent à sauver les êtres en souffrance et ceux qui profitent de la situation pour renforcer leur croyance en s’aidant des êtres en souffrance. Parmi ceux de la deuxième catégorie, on peut aussi citer les êtres qui peuvent profiter de la faiblesse des êtres en souffrance, pour leur “voler” leur “vie” matérielle, physique ou psychologique, en leur créant une forte dépendance mentale vis à vis d’eux : ce qui serait la pire des situations que pourrait vivre une personne.
C’EST L’IMAGE “D’UNE BOÎTE QUI S’EMBOÎTE” :
“DANS LA PRISON DE LA SOUFFRANCE
“ON” SE CRÉE UNE AUTRE PRISON DE SOUFFRANCE”.
C’est pour cela qu’il faut absolument rester vigilant, à rester dans la conscience et à faire attention à tout moment même si on sait que tel ou tel courant est par nature une solution pour faire cesser notre état de détresse. Ce ne sont pas les courants qui sont dangereux, ce sont les êtres qui les “pilotent”. La confiance en soi et la vigilance nous permettent de réfléchir “correctement” aux actions psychologiques, verbales ou physiques qu’on pourrait amener à subir pour sortir de notre état.
Par exemple, ce n’est pas parce qu’on perçoit un état de bien chez un pratiquant, on sera aussi dans cet état dans cette pratique : cela demande aussi une réflexion, une compréhension de cette pratique et surtout dans quelle direction va nous amener ce chemin de pratique. On peut écouter, on peut respecter, mais on doit réfléchir avant de l’expérimenter.
Pour les cas du courant religieux, sa connaissance et sa pratique est bénéfique par nature à l’être d’un point de vue mentale ou “spirituelle” puisque toutes les religions du monde apportent a priori un état de bien être. Ces voies sont des directions qui sont dictées par les êtres “créateurs”. Cette image de créateur de courant ou conceptions est aussi ressentie au premier abord dans le bouddhisme par les êtres sensibles.
D’un point de vue de la connaissance bouddhiste, Bouddha a compris que si le bouddhisme est considéré comme un courant religieux ou spirituel, alors il se placerait au même niveau que les autres courants du passé, du présent et du futur. A cet égard, le bouddhisme serait placé au même niveau que les autres courants. C’est pour cela que le Bouddha a donné un enseignement sur la nature du bouddhisme, qui n’est pas issu d’une création du Bouddha lui-même, ni même d’une conception de l’esprit. Le bouddhisme est “quelque chose” qui a toujours existé dans l’espace et le temps, c’est comme un amas de connaissances issues d’aucune conception, ni d’aucune création. C’est aussi dans ce sens que le bouddhisme, voir le dharma du Bouddha est vu comme un courant universel et surtout dans une “égalité” absolue. La notion d’égalité ici ne doit être pas prise comme une conception d’égalité, car quand l’égalité est une conception de l’esprit, on aura alors la conception “contraire” de cette notion qui est celle de l’inégalité, en conséquence le bouddhisme et sa pratique ne rentreraient plus dans l’état d’égalité. L’état d’égalité du bouddhisme n’est pas issu ni du concept d’égalité, ni d’inégalité. C’est pour cette raison que Bouddha se positionnait au même niveau que les êtres pour éviter d’inciter les êtres à construire des concepts de vénération ou de croyance, sur un état d’être supérieur.
Bouddha a dit clairement qu’il n’est en aucun cas le “créateur” ou le “concepteur” du courant bouddhiste. En un sens ce courant reste ouvert à tous par son écoute, par son adaptation, par son chemin, par sa pratique et surtout par son aboutissement vers un état unique, celui de l’Eveil. A cet égard, Bouddha se considérait en toute logique comme un médecin, un professeur, un enseignant voir même un simple guide, et cela :
POUR QUE LES ÊTRES PUISSENT PRENDRE LE CHEMIN QU’IL A LUI-MÊME PRIS,
POUR QU’ILS PUISSENT RÉALISER LES EXPÉRIENCES QU’IL A LUI-MÊME RÉALISÉES
ET POUR QU’ILS PUISSENT RÉCOLTER LES FRUITS QU’IL A LUI-MÊME RÉCOLTÉS.
Bouddha avait enseigné que bien qu’il soit devenu un Bouddha, tous les êtres qui n’ont pas encore atteint l’état de Bouddha, deviendront aussi à un moment donné un Bouddha, c’est à dire que l’état de Bouddha sommeille en chaque être. Ce qui prouve tout simplement que chaque être est un Bouddha potentiel. C’est aussi dans ce sens d’égalité que le Bouddha voulait faire comprendre aux êtres. Si cette forme d’égalité est compris, par déduction logique, le Bouddha disait qu’à chaque instant de notre vie on est entouré de Bouddhas potentiels, on cotoie des Bouddhas potentiels, on vit avec des Bouddhas potentiels, parfois on aide des Bouddhas potentiels mais parfois ou plutôt souvent on crée des souffrances aux Bouddhas potentiels en agissant par tuerie, par violence, par agressivité, par des paroles remplies de méchanceté, … par des actes de destruction et non de construction, et ceux-ci en opposition avec les propres valeurs de la vie. De plus comme l’état de Bouddha est aussi intégré en nous, le Bouddha a expliqué que si on détruit un Bouddha potentiel de l’environnement, cela veut simplement dire qu’on “détruit” notre propre état de Bouddha. C’est par compassion aux êtres, par préservation de la vie et surtout de l’état de Bouddha que le Bouddha a donné une conscience de la souffrance et du chemin de s’en libérer, pour lui la véritable pratique vers l’état d’Eveil se trouve dans l’environnement et non pas dans une vénération et une croyance en lui ou sur ces principes. Ainsi il nous a montré la voie et à nous de la prendre et de l’expérimenter. C’est aussi pour cette raison que savoir respecter, être reconnaissant en se rappelant des principes du Dharma sont des moyens de préservation de la connaissance de la voie, ce qui est déjà un bénéfice de la pratique mais cela reste insuffisant. Le Bouddha a dit que la vraie pratique se trouve dans l’effort, le travail qu’on devra fournir pour construire la barque qui nous mènera jusqu’à la rive de l’Eveil, et ceci avec l’aide de l’environnement et donc l’aide des Bouddhas potentiels.
Toute cette démarche permet de dire que l’environnement est un enseignement, un maître qui nous apprend à créer des moyens pour avancer vers l’éveil, à développer des qualités, à cultiver l’ouverture et l’écoute. Et par conséquent, comme pour le Bouddha, on doit et on devra donner à notre environnement, à ces Bouddhas potentiels, du respect, de la reconnaissance, de la confiance, du bien être, en pratiquant simplement l’état de générosité. A la base, cet état transforme complètement la personne qui le pratique, en lui faisant passer d’une image construite par la société à une image construite par l’Eveil, ce qui transformera sa vision de ces états et aussi ceux de son environnement.
La générosité est un état qui doit être cultivé, développé en soi et pratiqué avec l’environnement. Elle a été enseignée par le Bouddha pour que tous les êtres puissent vivre dans l’Eveil et la voie du milieu, celle qui positionne chaque être sur une égalité de vie, de non peur dans les conceptions, de stabilité et d’équilibre.
Que représente cet état de Générosité et comment pourrons-nous le pratiquer dans le quotidien ?
Une question qu’on pourrait se poser : est-ce que la générosité se résumerait par une action de don à notre environnement ? C’est vrai que souvent lorsqu’on demande à notre environnement comment la générosité se développe et surtout comment on la pratique, on définirait par l’image d’une personne qui “donne” un objet matériel à son environnement. De nos jours et dans un environnement de plus en plus consommateur et matérialiste, en plus conditionné par la “crise” professionnelle, par une visibilité incertaine de l’avenir professionnel et par conséquent l’incertitude du “comment combler les besoins de l’environnement”, les êtres se créent des peurs, des stress, des inquiétudes, des frustrations et sont de plus en plus réticents sur la pratique du don, et parfois essayent de trouver des raisons voir des prétextes pour éviter d’agir par le don ou l’offrande. Si cette expérience du don se résumerait à cet état physique de cette action entre la personne et son environnement, et si le Bouddha a défini le don de cette façon, le bouddhisme ne serait plus pratiqué dans un état d’”égalité” et donc ce ne serait plus du bouddhisme !
Cette “pratique inégale” montrera que la pratique du don ne pourra pas être réalisée par tout le monde : seules les personnes qui possèderont une richesse matérielle importante pourront pratiquer le don, ce qui définirait la générosité comme un état “injuste” et les personnes qui auront très peu de moyens matériels ne pourront pas le pratiquer, en quelque sorte. Cette vision serait triste et la pratique du bouddhisme serait le fruit des états de la société, et non plus de l’état d’éveil qui émanerait du fruit de l’esprit. Ce qui par déduction montrerait que la pratique du bouddhisme se réaliserait dans la différence, l’écart, le déséquilibre et l’instabilité.
De plus si l’environnement est l’enjeu de la préservation de la générosité, la générosité ferait ainsi partie de l’environnement : on développerait la générosité pour l’environnement, et non pas pour soi même. Elle serait donc liée à l’environnement dans ce sens. Par conséquent, ce raisonnement n’aiderait pas la personne à cultiver sa générosité mais plutôt elle cultiverait la générosité de son propre environnement. Ce qui encore une fois est en opposition avec la pratique de l’Eveil. C’est pour cette raison que le Bouddha insiste fortement sur l’importance :
- de comprendre le sens profond de la pratique
- de saisir la signification de l’état de générosité
Il faut aussi retenir que la pratique de la générosité peut apporter des résultats immédiats dans le quotidien, elle est aussi un moyen important :
de rentrer en contact avec l’environnement : c’est à dire de nourrir des relations positives et harmonieuses avec l’environnement, de cultiver l’ouverture d’esprit, de se mettre dans une écoute et une vision consciente de l’environnement.
d’aider l’environnement : le besoin ou le manque matériel est une grande source de souffrance, par exemple sous les conditions de ce corps, on a besoin de le nourrir physiquement, par la nourriture, par l’eau, par les habits… etc. Et tout cela pour lui donner un équilibre. C’est dans cette vision qu’un manque pour le corps projette la personne qui l’expérimente dans des états intérieurs de souffrance, dus par exemple à des états de peur, de stress, … et peut lui pousser à refléter ses états vers son environnement et elle pourrait agir sans contrôle, sans discipline, sans réflexion et sans sagesse, provoquant une désharmonie et un déséquilibre de son environnement. Le don est un moyen de combler le manque des êtres et leur donner un courage, une lumière de vie et surtout leur créer un chemin de pratique qui les aidera à avancer par leurs efforts vers l’état d’éveil. Ceci est la voie du Bodhisattva : développer notre état d’éveil mais aider en même temps les êtres à développer leur propre état d’éveil.
de rééquilibrer l’environnement : de plus en plus, le déséquilibre matériel se creuse dans l’environnement, touchant de plus en plus les sociétés modernes et en voie de développement : plus les êtres s’attachent aux éléments matériels, plus ils cultivent des états de supériorité ou de puissance, voir de pouvoir, sans se rendre compte que l’origine du besoin matériel provient de l’état de survie et de subsistance, de bien être et d’ouverture. C’est dans cette conscience que le Bouddha a donné un moyen d’éveil par la pratique du don : il est l’équilibre entre les sociétés, entre les peuples et entre les pays. Il est le médicament contre :
- Si on se place au niveau la personne/la société/le pays qui donne : il est contre le désir, le vouloir, l’attachement, le pouvoir, la destruction, …
- Si on se place au niveau la personne/la société/le pays qui reçoit : il est contre le mal-être, le déséquilibre, le dés-harmonie, les conduites injustes d’éthique, …
Quand le déséquilibre est installé, la générosité sera le remède pour ramener l’équilibre en soi et aussi dans l’environnement.
C’est pour cette raison que Bouddha a positionné la Générosité comme étant le premier moyen (première Qualité d’Eveil) des Six Paramitas sur la voie du Mahayana. Si elle est pratiquée et développée dans la voie du milieu, créant des mérites et des bénéfices pour l’environnement, la générosité sera réalisée avec les 5 autres qualités d’Eveil.
Les aspects de la générosité seront développés comme moyens de l’état d’éveil par la suite.
La générosité en viêtnamien se traduit par Bố Thí, et en sanskrit par Dana. Bố veut dire tout, Thí veut dire donner. Est-ce que cela signifie “Donner tout ce qu’on possède” ou “Donner à tous les êtres” ? Si on y réfléchit un peu “Donner” veut aussi dire “Se détacher” ou “Ne pas s’attacher” puisque lorsqu’on donne un objet on se détache de cet objet, sur le plan matériel et spirituel car on peut très bien remettre à l’environnement l’objet mais par contre l’esprit peut toujours être attaché à ce dernier. Dans ce cas, on ne parlera pas d’état de Générosité. Donc, une définition de la Générosité serait de réaliser une action de don, sans attachement à l’objet au niveau spirituel et matériel. On parlera d’action de don au moment où on aura 3 éléments liés à l’action du don :
– le 1er élément : c’est la personne qui donne – le 2e élément : c’est l’objet qui sera donné – le 3e élément : la personne ou l’environnement qui le reçoit
Si plus de 1 des 3 éléments vient à manquer, l’action du don n’aura pas lieu : On n’a parfois le cas où l’environnement demande, mais il n’y a personne pour donner. On a aussi le cas où la personne donne l’objet à son environnement mais l’environnement ne l’accepte pas. On a aussi le cas où la personne veut donner à son environnement mais l’objet du don est inexistant. Dans ces cas, on ne parlera pas de don. Dans la pratique du bouddhisme sur la générosité, l’état de générosité se développe de l’intérieur pour se concrétiser dans l’environnement (extérieur) par l’action du don. Cet état de générosité continue de se cultiver durant toute la durée de l’action, ce qui ne laisserait installer à aucun moment de l’action un doute, une pensée hésitante, un état de regret pour venir s’installer dans l’esprit. On dira qu’à ce moment que la pratique sur l’état de générosité s’est réalisée “complètement” : on qualifiera à ce moment cette action comme une action de don par la générosité. On voit que la pratique commence toujours de l’intérieur vers l’extérieur et non pas dans l’autre sens. Encore une fois on retrouve la notion de “donner/détacher” par la pratique de la générosité lorsqu’on commence à la réaliser intérieurement : Pour pouvoir développer la générosité, il faut se détacher de tout état qui pourrait freiner, ou arrêter le développement de la générosité : par exemple dans un état de colère, il est difficile de développer de la générosité, de même que lorsqu’on s’enferme dans un état d’attachement.
Qui dans ce monde ne pourrait pas pratiquer la générosité ? Est-ce qu’elle pourrait concerner que personnes qui ont une richesse matérielle ? Les pauvres qu’en est-il ? Pourrait-on être pauvre à tel point de ne pas pouvoir donner ? Même un sourire, même un regard de compassion, même un mot, une parole remplie d’amour et de tendresse ?… est-ce impossible pour une personne doté d’un savoir, d’une intelligence, tel que les êtres humains ? Et les animaux, leur voler la vie, est-ce une forme de “générosité forcée” de la part de ces êtres ? Comment conçoit-on l’harmonie de ce monde et la paix qu’on pourrait donner ou redonner à ce bateau, qui nous guide vers l’Eveil ?
Beaucoup de situations, beaucoup de constats, beaucoup de prise de conscience, pour bâtir la réflexion dans un Océan de Sagesse. Bâtir c’est tout d’abord bâtir une réflexion sur les actions qui permettent d’aider notre environnement proche, sans chercher à combler la misère du monde. Et après apprendre à agir avec des moyens d’action par le partage, par le don en donnant un sens et un équilibre à l’environnement. Aider l’environnement, c’est comme remplir une goutte de Compassion dans un océan de souffrance : Si chacun remplissait une goutte de Compassion et d’Amour dans une action généreuse matérielle ou spirituelle, l’océan de souffrance se transformera en un océan de Compassion et d’Amour, et l’harmonie s’installera. Mais Pourquoi n’agissons-nous pas de telle sorte, pourquoi chaque jour nous continuons à remplir cette océan de la goutte de Souffrance ?
C’est dans ce sens que l’état de générosité a été enseigné et énoncé, pour rééquilibrer les états et le monde dans lequel tous les êtres y vivent. Il en existe 3 formes principales de générosité :
- L’action par le don matériel (Tài Thí en VN) : Le matériel fait partie du cadre de vie des êtres de ce monde, un manque matériel est une source de souffrance à ces êtres.
- L’action par le don de l’enseignement (Pháp Thí en VN) : Cette forme est celle qui est la plus méritoire et bénéfique pour la personne qui le pratique et l’environnement qui le reçoit.
- L’action par le don matériel et spirituel pour détruire l’état de peur (Vô Ý Thí en VN) : cette forme de don vient de la pratique du Mahayana et surtout de la voie du Bodhisattva. Elle intègre la mise en pratique des deux autres formes de don, le matériel et le dharma.
A travers ces 3 formes de générosité, la personne qui le pratique doit développer 5 formes de générosité au niveau de son esprit (Bố Thí Về Tâm en VN) :
1. Don de l’attention (Trí Tâm en VN) : Donner de l’attention ou prêter attention à un environnement est une première étape sur l’écoute et une ouverture spirituelle vers son environnement. Le mécanisme sur la prise d’attention sur un environnement qui a besoin d’aide une la première étape du développement de la générosité. Par exemple une personne qui a besoin de se confier pour alléger sa souffrance intérieure, n’attend pas de son environnement une aide matérielle ni verbale, elle a simplement besoin d’être écoutée avec attention et ouverture. Le reflet de cette attention intérieure se manifeste parfois par un regard, parfois par un geste de la tête, ou bien d’un simple geste de la main … etc. L’attention se développe lorsqu’on est complètement ouvert pour réceptionner la souffrance de l’autre. On ne parlera pas de don de l’attention au moment où l’attention est tournée vers une deuxième direction, par une action mentale ou physique, différente de celle de départ. Si l’esprit, voir l’agitation mentale n’est pas maitrisée au moment du développement de la générosité, il sera difficile de pratiquer correctement le don de l’attention, l’environnement pourrait le ressentir et peut alourdir sa propre souffrance.
2. Don de notre personne dans l’action (Tự Tai en VN) : que signifie ce type de don ? Dans toutes les situations liées à l’état de générosité, existe-t-il des cas où on pratique le don “indirectement” ? Si oui, dans ce cas précis on ne parlera pas de don, ni de générosité. Par exemple, il arrive qu’on demande à notre environnement de faire une offrande venant de nous, on pense qu’on pourrait pratiquer le don indirectement par cette personne et développer l’état de générosité. Si la générosité peut se développer de cette façon, on n’aura alors plus besoin de le faire soi-même, et ainsi l’état de générosité serait développée au même niveau par nos propres mains que par les mains de l’environnement : est-ce vraiment la même chose ? A y réfléchir, on dira que non : Par exemple donner en main propre n’est pas pareil que demander à quelqu’un de le faire pour soi, le faire soi-même implique l’esprit et le corps dans la pratique du don, en dehors de l’objet, il y a aussi le don d’un regard, le don d’un sourire, le don de la présence parfois quelques paroles accompagnent l’action et enfin le don du geste vers la personne. Tout cela fait partie du développement intérieur et extérieur de la pratique du don et de l’état de générosité. Dans le cas où on pratique le don indirectement, des mérites seront créés et l’environnement en bénéficiera mais on pourra dire dans un sens que les mérites seront créés 50% de soi et 50% par la personne qui va le pratiquer à notre place. Dans la voie du bouddhisme, ce type d’action ne se qualifierai pas comme un développement de la générosité et pas non plus comme un don : on aura notre objet qui sera offert à l’environnement mais la pratique sera inexistante. Par exemple quand vous monter au temple pour faire une offrande, la conscience de monter les escaliers du temple, la conscience du bien être du lieu, la conscience de voir un sourire venant d’un vénérable ou d’un lama, la conscience d’entendre des soutras ou des enseignements, la conscience d’entendre la cloche, etc … ces consciences développent la pratique, en plus des mérites de l’action d’offrande. Ce respect de cette forme de pratique supprime l’état de paresse et de lassitude, et développe la patience, une bonne conduite éthique, la persévérance dans les bonnes actions, et la conscience de la pratique.
3. Don de la confiance à l’environnement (Tín Tâm en VN) : Souvent quand on pratique le don à l’environnement, surtout notre la société actuelle, on a tendance à poser une réflexion voir un pré jugement sur l’environnement, c’est à dire qu’on se doute de la sincérité ou de la réalité de la demande. Ce doute nous amène souvent vers une rétraction de notre action de don. C’est comme devant le résultat d’un exercice de mathématique, si le doute est posé sur le résultat, il est difficile d’être sur de celui, et on entame alors une démarche inverse du chemin de la démonstration, et il nous pousse à prendre un autre cheminement et donc une perte de confiance sur le résultat. Encore une fois si la démarche est consciencieuse et réfléchi sur notre état de bien être, il ne devrait pas avoir de doute, ni d’hésitation à faire l’action, on le fait bien sûr pour l’équilibre de l’environnement mais ce n’est qu’une étape résultante, celle qui est primordiale dans cette action, c’est de cultiver et de nourrir l’état de générosité. Pour le nourrir, il faut donner de la confiance à l’environnement, et que celui est un professeur qui nous donne une leçon sur comment développer l’état de générosité. Il sera considéré comme un maître de vie.
4. Don selon les conditions karmiques (Theo thờ tuyết en VN) : Dans le bouddhisme, on donne à l’esprit l’image ou plutôt la qualification de 3e Oeil. On côtoie déjà l’environnement avec les organes de vue (les yeux). Dans les enseignements, il faut apprendre à voir ce qui est visible mais aussi apprendre à voir ce qui ne sont pas visibles. Le 2e point veut simplement dire que ce qu’on perçoit avec les yeux est une vision superficielle de l’état des êtres. C’est dans la pratique de la connaissance de la science des états de l’être qu’on développe la vision profonde des êtres par le 3e Oeil. Cette conscience apporte une ouverture sur la compréhension de l’état d’autrui et donc un développement de l’état d’adaptation et de générosité vers une action “juste”, ainsi des mérites seront créés et des bénéfices seront reçus. C’est pour cette raison que la pratique du don n’est pas effectuée sans réflexion et sans Sagesse. Elle doit être agie selon les conditions karmiques et spirituelles (mentales) de l’environnement, ainsi que selon le besoin de l’environnement. On ne peut pas donner l’objet du don en désaccord avec la situation karmique d’autrui.
5. Don de la pratique juste du dharma (Đúng như Pháp en VN) : Le Dharma est l’ensemble des enseignements du Bouddha. La pratique et l’expérience du Dharma permettent de développer l’esprit d’Eveil avec toutes les qualités qui en découlent. Parmi les différents types de don, le Bouddha a expliqué que le don du dharma est plus méritoire et bénéfique pour la personne qui fait l’action et l’environnement qui le reçoit. Le don matériel est propre à cette vie pour la personne qui le reçoit. Elle ne peut bénéficier que dans cette vie pour un besoin concret. Tandis qu’un don du dharma et de sa pratique est un mérite et un bénéfice pour cette vie mais comme c’est de l’ordre spirituel, il a aussi garde le mérite et le bénéfice pour les vies futures. Il n’est pas simplement individuel, car son impact spirituel peut avoir un impact sur l’environnement et ainsi transformer ces états. On peut prendre l’exemple d’une personne qui enseigne et une personne qui embauche : celui qui donne un enseignement fait le don de la connaissance et peut agir sur un nombre illimité d’êtres tandis que la personne qui embauche ne peut le faire pour un nombre limité. Cette image comparative montre que le don de la pratique juste du dharma prime pour une évolution rapide vers le bien être et l’harmonie des êtres.
Les 5 états de générosité ne sont pas indépendants, ils constituent une discipline juste du mental. Son on développe ces 5 points, on pourra pratiquer l’action juste du don : la personne qui donne, l’objet donné et la personne qui reçoit bénéficieront les mérites développés lors au cours de cette action et de la culture ultime de l’état de générosité.
Dans ce monde, l’action du don et donc le développement de l’état de générosité sont importants pour le bonheur et l’équilibre et la préservation des êtres. Sur action agit sur tous les domaines : mentale, psychologique, spirituel, matériel …. Cette conservation de la stabilité de vie et l’évolution des êtres se base sur la pratique du don de trois catégories :
1. Action du don matériel : la renaissance dans ce monde dans un corps physique est soumise à des conditions liés au corps, c’est à dire aux “éléments” qui constituent ce corps : les 5 agrégats. Son maintien et sa survie proviennent des éléments de l’environnement : nourriture, eau, matières premières etc …
Cette survie a élevé beaucoup d’état négatifs pour l’équilibre du monde : les êtres en créent des peurs pour leur survie, ils développent l’état de conservation, l’état de possession, l’état de pouvoir, l’état d’égoisme, etc … Ces états provoquent un déséquilibre entre les êtres, entre les familles, entre les sociétés et entre les pays. Ce déséquilibre matériel provoque de plus en plus un besoin matériel très fort. Ceci est engendre une surcharge de l’état de peur (Souffrance de la souffrance), qui engendre à son tour un déséquilibre psychologique et par conséquent un développement des états émotionnels grandissants : un cercle vicieux qui continue à creuser vers des états de souffrance. Il n’existe pas de remède miracle, ni de baguette magique, le Bouddha a dit que pour rétablir un déséquilibre matériel de l’environnement, il faut pratiquer le don matériel à l’environnement, on n’a pas encore besoin de le pratiquer bien loin, l’environnement qu’on cotoie quotidiennement suffit pour la pratique : la famille, les proches, les amis, les camarades, les collègues … etc. Si chaque être apporte un équilibre dans leur propre environnement de vie, les sociétés retrouvera à son tour l’équilibre, puis après les pays et enfin l’environnement mondial. Ceci est un principe logique pour le bien être, l’harmonie et l’ouverture vers l’état d’éveil. Dans cette pratique du don matériel, il en existe deux sortes : a. Les éléments matériel constituant et appartenant à l’environnement : les objets de l’environnement, l’argent, la nourriture etc … b. Les éléments physiques (“matériel” physique) constituant et appartement au corps : don d’organes ou don de l’énergie pour aider l’environnement à retrouver son équilibre, par exemple aider les personnes âgées, construire un temple, etc … toutes les actions de don liés au physique (effort, travail, etc …)
2. Action du don du dharma : Ce type de don correspond à toute action qui est liée de près ou de loin à l’enseignement du Dharma.
3. Action du don de l’état de non-peur : ce don rassemble les deux premières catégories de don (matériel ou dharma). Cette 3e catégorie fait partie de la pratique du Bodhisattva. De plus en plus, l’état de peur se développe chez les êtres : la peur de mourir, la peur de perdre un être cher, la peur de ne pas avoir à manger, la peur du travail, la peur d’être seul, etc … Toutes ces conceptions de peur sont issues des conditions de cadre de vie de la personne, elles dépendent souvent des états de projections passé ou futur, de l’état d’attachement, des états d’interprétation ou de mauvaises compréhensions des choses, en général des états d’ignorance de phénomènes mentaux, émotionnels ou psychologiques … Le dharma et la Sagesse sont les remèdes contre ces peurs, sont les lumières qui éclairent l’esprit et le font sortir de toutes ses illusions.