Le pouvoir et la beauté de la récitation meditative (Đào Văn Bình)
La méditation par la recitation de « Namo Amitabha Bouddha » en abrégé « Amitabha Bouddha » est enseignée et pratiquée au Vietnam il y a plus de mille ans dans le courant du Mahayana. La prononciation d’« Amitabha Bouddha » est aussi devenue un moyen de vie dans les relations humaines au quotidien pour développer un état de bien être par le souhait, par le respect et par la tolérance. Cette voie apporte une persévérance à la pratique afin de renaître dans le Monde de Sérénité du Bouddha Amitabha. Il est important à cet égard de bien discerner le sens profond de cette discipline et de comprendre ce qui est, ce qui n’est pas dans la pratique de la méditation par la récitation, et de pouvoir affirmer que le Bouddhisme n’est pas un chemin religieux.
Ce qui n’a pas d’existence dans la pratique de la méditation par la récitation
- Cette pratique de méditation ne demande pas au Bouddha de concrétiser les fruits des désirs
- Cette pratique de méditation ne renforce pas le mental pour satisfaire l’état de vengeance. Durant plus de 2500 ans, l’image que donne bouddhisme, ne reflète ni celle de la vengeance, ni celle de l’écoulement du sang
- Cette pratique de méditation ne demande pas au Bouddha de libérer l’être des situations difficiles
- Cette pratique de méditation n’acquère pas de pouvoir pour faire cesser les mauvais courants karmiques
- Cette pratique de méditation ne demande pas le pardon au près du Bouddha sur les mauvaises actions
- Cette pratique de méditation ne demande pas au Bouddha d’apporter à l’être la richesse matérielle
- Cette pratique de méditation ne donne pas à l’être une dépendance continue de l’énergie du Bouddha
- Cette pratique de méditation n’implore pas la bénédiction des Divinités
- Cette pratique de méditation ne demande pas au Bouddha d’offrir une vie éternelle à l’être dans le Samsara
- Cette pratique de méditation ne met pas l’être à l’écart de l’environnement afin d’oublier l’existence de la vie
Ce qui a une existence dans la pratique de la méditation par la récitation
1) Cette pratique de méditation amène l’être à l’état de sérènité
2) Cette pratique de méditation développe la concentration. Dans un état de colère, la pratique le fait diminuer. Le feu de la haine s’éteint peu à peu par l’eau de la pratique. Dans une agitation de folie, la pratique fait revenir la stabilité. L’état de vengeance est balayé par le vent de la pratique. L’état de désir et de possession s’allège par cette pratique. Dans un état déchaîné, la pratique calme les vagues de l’esprit
3) Cette pratique de méditation freine l’extension de l’état de méchanceté. C’est pour cela que les Grands Maitres disaient : “Pratiquer cette discipline, c’est oublier le chemin de l’état de cruauté“. Au moment de la pratique, les êtres dotés d’un esprit mal-faisant et cruel s’écartent de l’environnement de la pratique
4) Cette pratique de méditation protège le corps, la parole et l’esprit contre les états destructeurs, source de souffrance.
5) Cette pratique de méditation est la voie pour comprendre la nature et préserver l’état éveillé de l’esprit
6) Cette pratique de méditation amène l’être vers la rive de la méditation par la pleine conscience. A cet instant, il ne verra plus ni le lieu de la pratique, ni la personne qui la pratique, il rentrera en symbiose avec l’état de Bouddha, état souche de chaque être, et en symbiose avec l’état de méditation de Bouddha.
7) Cette pratique de méditation cultive l’état de compassion et d’amour
8) Cette pratique de méditation illumine la voie de l’éveil, l’être ne sera ni esclave de l’éveil, ni disciple de Bouddha.
9) Cette pratique de méditation, en harmonie avec l’état de la respirattion apporte de la sérénité et de la légèreté dans les actions. Dans ce cas, elle pourra être réalisée en marchant, en étant debout, couché ou assis. C’est pour cette raison que la pratique est une thérapie pour préserver la santé mentale.
10) Cette pratique de méditation allège les conséquences karmiques dues aux mauvaises actions du passé.
11) Cette pratique de méditation supprime l’état d’angoisse face à la mort. Il ne sera plus nécessaire d’avoir une aide extérieure pour atteindre le monde de la Terre Pure du Bouddha Amitabha.
12) Cette pratique de méditation donne une vision claire sur toute chose, le coeur s’ouvre et l’esprit devient sage.
13) Cette pratique de méditation détruit la méchanceté dans les mots. Elle empêche l’égo de s’insérer dans les mots en donnant conscience qu’une seule parole de compassion peut faire éteindre le mauvais karma.
14)Cette pratique de méditation apporte des paroles douces et sages, sans haine et sans violence.
15) Cette pratique de méditation transforme l’agressivité en sagesse. Elle transforme aussi les mauvais karmas.
16) Cette pratique de méditation apporte de la douceur et de la conscience dans les actions.
17) Cette pratique de méditation freine l’agitation agressive des actions.
18)Cette pratique de méditation pousse l’esprit vers l’état de paix et de clairvoyance pour se libérer des états d’enfermement tels que celui de la déception, celui de la lassitude, celui de la dépression et celui du succide.
19) Pour un être vivant dans le cadre de la prison, cette pratique de méditation d’une demi-heure par jour amène une vision du présent, développe la paix de l’esprit, détruit les états liés au crime et donne une meilleure image de l’être, ceci peut réduire sa peine. Grâce à la pratique, la confiance est retrouvée, elle sera nécessaire pour construire une nouvelle vie.
20) Cette pratique de méditation permet à une foule agressive et enragée, dans un état d’esprit criminel et colèreux, de retrouver le calme, sans agressivité, sans colère…
21) Cette pratique de méditation dirige l’état spirituel du pratiquant vers celui des Etres des mondes supérieurs. Sur l’exemple du bodhisattva Thich Quang Duc, on constate que lui aussi pratiquait continuellement la méditation par la récitation par l’intermédiare d’un mala de prière, voie enseignée dans le Sutra de la Terre Pure du Bouddha Amitabha…
Pourquoi cette pratique est-elle si puissante ?
La pratique vient de la voie de pratique du chemin de Sukhànatì, tiré de la collection du Sutra Amitabha. Le Bouddha a énoncé ce soutra au royaume de Sravasti, par rapport à l’esprit de réalisation du disciple Anathapindika, qui a acheté le jardin royal du Prince Jeta pour en faire un lieu d’enseignement. Dans ce lieu, le Bouddha enseigna le Sutra Amitabha, aussi sous le nom de Bouddha Hộ Niệm. Voici un extrait de l’enseignement du Bouddha donné à Sāriputta : “Sāriputta, quel est votre avis ? Pourquoi appelle-t-on ce sutra Nhất Thiết Chư Phật Hộ Niệm ? Sāriputta, s’il existe des hommes et des femmes qui récitent ce sutra et continuent à le pratiquer, les Bouddhas des six directions en entendant leur pratique, viendront alors diriger ces hommes et ces femmes vers la rive de la sphère de la Bodéité.” De plus, “Sāriputta, dans cette sphère, le Bouddha qui y réside rayonne infiniment sa lumière dans l’espace et dans le temps vers les dix directions sans intéruption, et ce Bouddha s’appelle Amitabha”.
C’est dans cette voie que lorsque l’être récite dans sa meditation “Namo Amitabha Bouddha” ou “Amitabha Bouddha”, les Bouddhas des six directions soutiennent sa pratique dans une atmosphère de joie. De plus, quelque soit le lieu où la méditation se réalise, l’être sera protégé de la lumière du Bouddha Amitabha pour qu’il puisse atteindre l’objectif et ne pas être égaré ou même dérangé…
Pour obtenir des résultats positifs, la pratique peut être propice à certains moments et dans certaines situations :
- La nuit est propice à la pratique
- Avant de dormir, pratiquer la récitation permet de rendre l’activité mentale stable afin d’obtenir l’éveil du sommeil.
- Au réveil, pratiquer un court instant la récitation ouvre l’esprit d’éveil du réveil pour sortir du sommeil. La pratique permet aussi de débuter la journée dans l’équilibre mental.
- Quand l’état se baigne dans la tristesse, cette pratique sera bénéfique pour la supprimer.
- Cette pratique développe la confiance de l’être.
- Lors une agitation intérieure, cette pratique stabilise les états émotionnels.
- Cette pratique permet de se libérer de l’esprit de tentation.
- Cette pratique canalise la vie dans le présent, et lui donne un sens au temps.
- Si la comprehension de la doctrine est une difficulté, cette pratique est la passerelle qui permet de rester dans la clairevoyance et la compréhension.
- Cette pratique diminuera l’état de colère quand il est présent dans l’environnement.
- Lors d’une soirée, d’un repas en groupe, si des paroles sans discernement, sans réflexion, denuées de sens provoquent un déséquilibre au niveau des relations ou un sentiment de perte de temps, pratiquer dans ces moments permet de ramener l’équilibre et faire disparaître les états instables.
- Pendant la période des examens, cette pratique est un élément stabilisateur mental pour ramener l’esprit vers un état clair et stable. Un esprit instable, du à un état d’inquiétude ou de stress provoque une vision erronée des questions, du sujet, et par conséquent sur la compréhension de l’énoncé menant à un hors-sujet …
- Cette pratique enlève la peur de se retrouver seul dans la nuit.
- Prisonnier d’un état handicapé, sans pouvoir être mobile, cette pratique redonne le courage et la persévérance dans l’acceptation de l’état présent. Par contre si on développe une agitation mentale par conception de la douleur, on décroit l’état de se guérir, en accélérant le mécanisme de la mort impliquant l’état de douleur des proches.
- Si cet état de méditation rentre en synchronisation avec l’état de respiration alors elle évoluera vers la méditation de la pleine conscience.
Cette pratique n’est pas liée avec la richesse du monde, au contraire elle développe un lien avec la beauté intérieure et la richesse mentale, alors pourquoi ne pas l’essayer ?
Cette pratique apporte un résultat concret et immédiat dans la vie de l’être, elle apporte aussi un résultat important sur l’environnement des êtres, ce qui est dit et ce qui est affirmé, c’est : “Se libérer des agitations mentales est un chemin qui aide les êtres à aussi s’en libérer“.